Chroniques de courtes lectures

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Titre : A la poursuite des Humutes

Auteur : Carina Rozenfeld

Edition : Mini Syros

Collection : Soon

Illustrateur : Stéphanie Hans

4eme de couverture : Depuis des années, les médias diffusent les images d’une guerre sans merci entre les humains et les Humutes, ces mutants qui, vers l’âge de dix ans, développent des superpouvoirs, et que l’on reconnaît à la bosse qui orne leur nuque. Ce soir-là, à table, Tommy a du mal à regarder ses parents en face… car il sent depuis quelque temps une légère excroissance à l’arrière de son cou…

Mon avis :

Comme le titre le laisse supposer, les humains ont mutés, mais pas tous. Les retardataires ont même déclaré la guerre aux mutants. On découvre dans ce monde futuriste le petit Tommy 10 ans, paniqué à l’idée que ses parents découvrent sa mutation à venir, en effet, il sent une petite boule gonflée sur sa nuque depuis quelques temps et il sait de quoi il s’agit. Un deuxième mini cerveau qui offre à tout les humutes une capacité spéciale, un don personnel qu’ils développent si on leur en laisse le temps… Car tous les humutes sont pourchassés, et sacrifiés sur l’autel de la peur.Peut-il faire confiance à ses parents qui semblent être du côté des opposants à la cause humutes ? Doit-il s’enfuir ? Si toutes les images diffusées sur les chaînes d’informations continues sont réelles, c’est là son seul espoir de survivre. C’était sans compter sur le déclenchement précoce de sa mutation. Tommy espérait avoir plus de temps devant lui et se retrouve à cacher un énorme secret, combien de temps pourra t-il tenir ? Si quelqu’un découvrait son don on pourrait faire de lui une arme ! En effet, Tommy est capable de distinguer qui est humute, et qui est humain, et les surprises seront de tailles pour ce jeune garçon.

Une petite histoire qui porte un message utile ( même pour adulte ), et prend la forme d’un conte rigolo. L’exclusion, le rapport à l’autre et la différence sont au centre du récit mais au delà de ces premières analyses : Peut-on avoir confiance en ce que l’on voit ? Ce que l’on croit voir ? Les apparences sont trompeuses, une fresque drôle et bienveillante qui vaut le détour, à peine 20 minutes de lecture mais encore une belle découverte de “science-fiction” jeunesse. Un moyen moyen d’initier les plus jeunes à la lecture sf.

Selon moi le récit est seulement un peu court et le développement de l’intrigue aurait pu être plus long avant la résolution.

 

 

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Titre de la nouvelle : Annah à travers la Harpe

Receuil : So phare away

Auteur : Alain Damasio

Illustrateur : Nicolas Fructus

Edition : Folio 2 euros

Mon avis :

C’est poignant et dramatique. Une petite fille de 2 ans est morte dans un accident et laisse ses parents dans un désespoir au-delà du concevable. Rien n’aurait du lui arriver : elle était surprotégée par une armada de gadget technologiques, tout était quadrillée, rien ne pouvait plus lui arriver, si ce n’est la vie. Les parents sont donc au-delà de toute douleur et de toute compréhension. Ceux-ci ont entendus toutes sortes de choses, des choses sombres, étranges, auxquelles n’importe quel fou se serait accroché. Un retour d’entre les morts est-il vraiment possible ? Le père va rencontrer le Trépasseur pour le savoir. ( on en parle du jeu de mot génial ? ) et delà commence une course effrénée aux souvenirs. Pas de pathos, pas de larmoyants, pas même une pointe de malheur ne s’esquisse pourtant à leur évocation, ce sera ma seule déception car chaque fois je reprenais un peu de la compassion que j’avais eu au départ pour le père qui, étrangement, ne nous parait pas endeuillé. Enfin, quoi qu’il en soit le voilà parti pour descendre une à une les strates de l’enfer à la recherche de sa fille Annah. Malgré les conseils du trépasseur rien n’est simple et il n’existe pas de mode d’emploi pour revenir à la vie, cependant le papa est bon élève et suit les directives, de souvenirs en souvenirs la petite Annah apparaît. Elle joue, danse, rigole, et sa voix claironne au fil des pages, on sentirait presque la vie qui monte, monte et remonte à la surface. Et on voit venir cette fin sans l’espérer, sans la comprendre, sans la sentir. Elle est brutale et fatidique, inéluctable mais belle.

Du damasio quoi, des idées fantastiques, des mots inventés par brouette, des expressions à se frotter les fesses avec des orties et un rythme de marathonien qui te laisse essouffler avec le cul qui pique.

Je voudrais citer un extrait qui apparaît au début de la nouvelle, il s’agit des propos du trépasseur.

“Le trépasseur se lève et m’aggripe au colback. Il visse ses yeux dans les miens et change radicalement de ton :

-La première chose que tu dois comprendre est que tu retrouveras jamais ta fille.

-Je …

-Tu vas la réenfanter. Avec tes tripes, petit homme. Tu vas l’accoucher une seconde fois, avec ton coeur et ta gorge, tu saisis ? Avec ta mémoire de bête sauvage. Tu vas le faire en raclant au canif chaque souvenir d’elle sur la gaine de tes nerfs. Clarté ? Qu’est ce qu’il faut pour te convaincre, crache le !

-Je ne sais pas …”

 

Voilà, le ton est donné. Et je vous conseille évidemment la nouvelle So phare away qui est tout aussi géniale bien qu’un peu plus longue et un poil complexe.

 

5 commentaires sur « Chroniques de courtes lectures »

    1. Elle est un peu plus classique mais surtout méga courte, c’est vraiment de l’initiation sf quoi 40 pages max, 8-9 ans, mais j’avais envie d’en parler pour l’idée et ce que ça soulève. Y’a des livres pour adultes qui traitent le sujet moins bien donc bon x) Pour Damasio c’est vrai que je prêche une convertie, tu me diras lorsque tu auras lu son recueil ce que tu as pensé ? ^^

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      1. Ouais, mais des fois, y a du jeunesse (même très jeune) qui fait de bons trucs. Je pense à « Everworld », que j’aime beaucoup personnellement, ou « Cristal qui songe » de Sturgeon (bon, peut-être vraiment du jeunesse, mais ça s’en rapproche un peu, et la thématique de la différence y est totalement ; je te le recommande d’ailleurs, c’est un roman très court mais super).

        Quant à Damasio, je verrai quand j’aurais le temps sur ma PAL ^^

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